Comment aider un chien maltraité à se rétablir – 8 conseils et astuces
By Dr. Sharon Butzke, DVM (Vet)
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L’adoption d’un chien de refuge peut être une expérience très gratifiante, mais elle s’accompagne souvent de nombreux défis. De nombreux chiens recueillis ont un passé obscur, ils peuvent avoir été peu ou pas socialisés, avoir été négligés ou, plus grave encore, avoir subi des violences physiques. Certains chiens souffrent par conséquent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) 1.
La réhabilitation d’un chien est un engagement important, alors prenez le temps de bien réfléchir ! Les chiens qui ont été maltraités auront plus de mal à se rétablir, surtout s’ils sont adoptés et ré-abandonnés plusieurs fois.
Cet article passe en revue tous les points à prendre en compte avant d’adopter un de ces chiens.
8 conseils pour aider un chien maltraité à se rétablir
1. Préparez-vous à faire face à des problèmes de comportement
Une étude publiée en 2014 a identifié certaines caractéristiques communes chez les victimes de maltraitance canine. Ces informations peuvent aider les adoptants potentiels à anticiper certains des obstacles qu’ils pourraient rencontrer avec leur nouveau compagnon :
- Peur des personnes et des chiens inconnus
- Agressivité
- Excitabilité et hyperactivité
- Angoisse de la séparation
- Comportement de recherche d’attention
- Comportements répétitifs (compulsifs)
En outre, certains chiens peuvent ne pas être habitués à la vie dans une maison. D’autres peuvent aboyer ou gémir de manière excessive. Les chiens qui ont subi des blessures physiques peuvent nécessiter une prise en charge médicale à vie. Chaque chien est unique et a ses propres besoins.
2. Créez un espace sécurisant
Les chiens maltraités apprécient d’avoir un endroit sûr où se retirer lorsqu’ils se sentent dépassés par leurs émotions. Le Dr Christine Calder, vétérinaire comportementaliste, recommande de créer un havre de paix qui :
- est situé dans un endroit calme de votre maison
- peut être une pièce spécifique, un placard ou une cage couverte
- dispose de matelas confortables (à condition que votre chien ne les mâche pas)
- ne doit pas être accessible aux enfants et aux étrangers
- ne doit être associé qu’à des choses positives (par exemple, des friandises, des jouets préférés)
Vous pouvez également envisager d’utiliser un diffuseur de phéromones pour aider votre chien à se sentir apaisé dans cet espace.
3. Apprenez à déchiffrer le langage corporel de votre chien
Les chiens n’ont pas la possibilité de nous parler, ils communiquent donc par le biais de leur langage corporel. Améliorer votre capacité à lire ce que ressent votre chien est extrêmement utile ! Cela vous permettra de réagir plus rapidement et de manière plus appropriée, ce qui augmentera sa confiance en vous.
L’université Tufts propose d’excellentes ressources sur la communication canine, notamment des affiches pratiques pour vous aider à reconnaître les signes de peur.
Respectez toujours le choix de votre chien de s’approcher ou de s’éloigner d’un chien, d’une personne ou d’une situation particulière. Sinon, sa peur risque de s’accroître et de déboucher sur une agression.
4. Surveillez toujours votre chien en présence d’enfants
Ne laissez jamais un chien recueilli (ou tout autre chien d’ailleurs) seul avec des enfants !
L’American Veterinary Medical Association (AVMA) rapporte qu’au moins 4,5 millions de personnes sont mordues par des chiens chaque année aux États-Unis, et on estime que plus de la moitié des victimes sont des enfants.
Les chiens en général (mais surtout ceux qui ont été maltraités) peuvent mordre lorsqu’ils sont surpris, effrayés, qu’ils défendent quelque chose ou qu’ils souffrent. Les enfants se déplacent souvent rapidement, font beaucoup de bruit et sont incapables de reconnaître les signes indiquant qu’un chien se sent mal à l’aise. Le sanctuaire de votre chien est un endroit idéal pour lui lorsque des enfants sont présents.
5. Utilisez uniquement le renforcement positif
En 2021, l’American Veterinary Society of Animal Behavior (AVSAB) a publié une prise de position au sujet du dressage humain des chiens. Elle passe en revue les avantages du dressage basé sur les récompenses, ainsi que les effets néfastes des méthodes de dressage par aversion.
Les méthodes de dressage positives sont particulièrement importantes lorsque vous essayez d’instaurer un climat de confiance avec un chien qui a été victime d’abus. La dernière chose dont un chien traumatisé a besoin, c’est d’une quelconque punition, qui pourrait le faire se renfermer ou devenir agressif.
Lorsque vous avez à faire face à un comportement difficile, n’oubliez pas que votre chien ne « sait pas ce qu’il faut faire ». Il a besoin de vos conseils et de beaucoup d’encouragements lorsqu’il réussit quelque chose !
6. Demandez l’aide d’un éducateur professionnel certifié
Même le propriétaire de chien le plus expérimenté peut tirer profit d’une collaboration avec un éducateur professionnel, qui peut :
- vous aider à identifier les éléments qui déclenchent des réactions de peur ou d’agressivité chez votre chien
- vous apprendre à développer des comportements utiles (par exemple, le ciblage, la relaxation conditionnée)
- créer des expériences positives qui aideront votre chien à prendre confiance en lui et à vous faire confiance
- proposer à votre chien des situations contrôlées lui permettant de s’entraîner à interagir avec d’autres personnes et d’autres chiens (par exemple, dans le cadre de cours collectifs)
Recherchez un éducateur qui a une expérience spécifique avec les chiens maltraités, si possible. Évitez les éducateurs qui suggèrent d’utiliser toute forme de punition !
Vous pouvez rechercher un éducateur canin professionnel certifié (CPDT) ici.
7. Trouvez un vétérinaire certifié « sans peur »
Votre vétérinaire est un membre important de l’équipe de rééducation de votre chien. Il fournit des soins médicaux généraux, prescrit des médicaments et peut être une source précieuse de renseignements sur les problèmes de comportement. Il peut également vous orienter vers un vétérinaire comportementaliste (si nécessaire).
Idéalement, toutes les personnes avec lesquelles votre chien interagit devraient être sur la même longueur d’onde pour réduire le stress. Les visites chez le vétérinaire peuvent être effrayantes pour n’importe quel chien, mais particulièrement pour les chiens qui ont été maltraités. La certification « sans peur » vous indique que le vétérinaire s’engage à pratiquer une manipulation à faible stress (autant que possible) et qu’il a suivi une formation spécifique dans ce domaine.
Utilisez ce répertoire pour trouver un vétérinaire « sans peur ​​» près de chez vous.
8. N’oubliez pas que les médicaments peuvent être utiles
Vivre dans un état constant de peur aura un impact négatif sur la qualité de vie de votre chien. De plus, un chien dont le cerveau est dominé par la peur peut se fermer dans des situations difficiles, au lieu de parvenir à acquérir de nouvelles compétences.
Les chiens qui ont une peur plutôt modérée peuvent bénéficier de produits tels que les phéromones, les compléments naturels ou les aliments et friandises vétérinaires contenant des ingrédients apaisants. En revanche, les chiens souffrant d’une peur extrême ou d’ angoisse de séparation auront probablement besoin de médicaments sur ordonnance. Votre vétérinaire peut discuter avec vous des nombreuses options possibles.
- un médicament à courte durée d’action pour aider votre chien à traverser des situations spécifiques.
- un médicament à plus longue durée pour faciliter sa rééducation et son entraînement, dont vous pourrez peut-être le sevrer à terme.
- un médicament à vie s’il aide votre chien à maintenir une meilleure qualité de vie.
Il sera peut-être nécessaire de procéder par tâtonnements pour trouver ce qui convient le mieux à votre chien.
Conclusion
Adopter un chien qui a été maltraité n’est certes pas facile, mais cela peut être très gratifiant ! Vous avez la possibilité de lui offrir un foyer sécurisant et aimant, où il pourra réapprendre à faire confiance aux humains. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul dans cette aventure, et n’ayez jamais peur de demander de l’aide !
Crédit image principale : Bogdan Sonjachnyj, Shutterstock
